#Isolement #RepliAutistique #Tombeau

On parle d’isolement social avec la psychose. Du sentiment de se sentir seul(e).

 

En 2016, je me suis volontairement isolée, et ce, presque à l’extrême pendant quelques mois.

 

Paradoxalement, je ne me suis pas sentie seule. Mon imaginaire est toujours peuplé de personnes avec qui je suis, avec qui je vis.

 

Je ne suis pas / plus sortie pendant des mois. Sans que je ne m’explique plus avant pour quelles raisons je me suis ainsi isolée.

 

J’allais au cinéma, parfois plusieurs fois par semaine, je n’y ai plus mis les pieds en 2016.

 

Je trainais dans les librairies, une de mes passions étant la lecture, et une de mes librairies préférées étant juste à côté de chez moi, je n’y suis plus allée non plus.

 

J’aimais bien me rendre dans certains quartiers, qui plus est très facilement accessibles en bus. Je n’ai pratiquement pas utilisé ma carte navigo de l’année.

 

J’allais nager dans une piscine, à un quart d’heure à pied de chez moi, je n’y ai plus mis les pieds non plus.

 

J’avais des difficultés à faire les courses les plus élémentaires. Pour me motiver à sortir, j’essayais la logique de la nécessité (ne plus rien avoir à manger). Mais j’évitais encore de sortir, en me faisant livrer un repas via une plate-forme. Et du coup explosant mon budget.

 

Les plates-formes de livraisons sont un vrai piège pour les personnes comme moi. Je peux tout me faire livrer : courses – repas – livres – achats en tous genres. Je dialoguais ainsi avec des robots virtuels. Je chattais quand il y avait une panne ou du retard sur une livraison. Internet est la solution de facilité quand vous ne voulez plus voir personne.

 

Les amis se lassaient, même si j’avais encore quelques invitations ponctuelles. Que je déclinais toujours à la dernière minute sous un prétexte bidon. Je devinais d’ailleurs qu’ils n’étaient pas dupes.

 

Je n’entendais plus beaucoup le son des voix. J’entendais la mienne. Et dans mes rêves, dont certains éveillés, d’autres voix un peu déformées.

 

Je ne me sentais pas seule. Pourtant, je vis seule. Et j’avais la lucidité de me rendre compte que cet isolement qui s’est réinstallé petit à petit n’était pas très normal.

 

Je laissais toujours une fenêtre entrebâillée, pour que mes chats puissent sortir si, pour une raison ou une autre, je mourrais (AVC, infarctus). Je ne me sentais pas suicidaire, mais j’avais des flashs par moments où je pensais que ma vie était arrivée au bout. Peut-être était-ce lié à l’impression de vivre dans un tombeau.

 

Ce qui me sauvait un peu, ce sont mes perroquets. Ils mangent des fruits frais tous les jours. Cela m’obligeait à aller au marché juste à côté, au moins une fois par semaine. Souvent ma seule sortie de la semaine.

 

Je ne répondais plus au téléphone. J’avais coupé le son.

 

Je répondais quand même aux mails et SMS. Parfois avec quelques jours de retard. Je faisais en sorte que personne ne s’inquiète de la situation. Il me fallait donc donner régulièrement des signes de vie, avec des mots choisis (ne pas inquiéter, surtout).

 

Je gérais mon compte bancaire, mes virements, mes paiements, mon compte EDF, téléphonique, mes courses de supermarché, mes achats de livres, mes démarches administratives… par le net. Le net est le meilleur ami / ennemi des geeks isolés.

 

Depuis fin 2016, j’ai repris goût aux liens sociaux. J’ai retrouvé aussi un travail, très relationnel, que je trouve stimulant. Je suis ainsi passée d’une vie autarcique à une vie sociable plus normale, si tant est qu’il existe une normalité au niveau des liens avec les autres. J’ai revu avec grand plaisir mes amis, qui m’ont avoué s’être faits du souci pour moi, ce qui m’a touchée. Mon traitement a aussi été réadapté avec mon psychiatre prescripteur.

 

Je sais que je vais bien, car je n’ai plus cette tentation de repli autistique qui pouvait durer, qui a parfois duré plusieurs années. Je me sens vivante, loin du tombeau mortifère  que j’étais en train de creuser. Heureusement. Comme quoi la vie est toujours en mouvement, faite de hauts et de bas, sans que l’on comprenne facilement la raison de ces changements. Mais je me sens vivante, et c’est bien là l’essentiel.

 

 

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Commentaires: 3
  • #1

    Sig ZEN (mercredi, 26 juillet 2017 16:14)


    Bonjour,

    J’ai visité votre site lequel a retenu mon attention.

    En retour et en échange je vous communique ci-dessous le titre, l'adresse et la description du mien.

    Croyez à mes sentiments les meilleurs.

    Sig ZEN

    https://schizogueri.blogspot.com

    Guérir de la schizophrénie : le témoignage de Sig Zen : https://schizogueri.blogspot.com

    “Mon but sur ce blog en construction et dans mon nouveau livre Schizo guéri à paraître en 2008 dont vous pourrez lire gratuitement aussi bien des extraits que le texte intégral ici aussi bien avant qu'après sa mise en vente par Amazon est d’être utile à toutes les gens concernés par la schizophrénie et sa guérison. Pour cela je remets en cause dans mon nouveau livre le prétendu savoir aussi bien de grands professeurs en psychiatrie que de certains dirigeants de certaines associations d’usagers en psychiatrie. En particulier lorsque ceux-ci déclarent sans même aucune vérification véritable auprès des schizophrènes eux-mêmes, notamment ceci : le parcours familial n'y est pour rien dans les causes de la schizophrénie, la schizophrénie est une maladie toujours chronique, etc. Je me tiens à la disposition en public ou en privé de toutes les gens concernés par la schizophrénie et sa guérison pour éventuellement aider qui que ce soit dans ce domaine si mal compris et si mal étudié actuellement de la médecine dite moderne. […] C’est la liquidation de mon transfert épistolaire sur mon ancienne psychiatre psychanalyste et sur mon ancienne assistante sociale de 2002 à 2012 qui m’a permis de liquider complètement et définitivement ma schizophrénie. Toutefois sans les prestations sexuelles des jeunes prostituées sexy lesquelles en me débloquant psychologiquement, d’une part m’ont guéri de ma névrose obsessionnelle grave à forme essentiellement sexuelle et provoqué une importante rémission de ma schizophrénie paranoïde (1965-1972), d’autre part m'ont permis de rencontrer enfin l’amour et la femme de ma vie (1973), jamais ma structure mentale psychotique n’aurait pu disparaître alors complètement et définitivement. Mais sans l’amour véritable de Chantal (1973 jusqu’à toujours actuellement en 2017) jamais je n’aurais pu guérir non plus complètement et définitivement de ma schizophrénie. Ce sont des problèmes psychologiques à l’âge adulte en rapport avec des problèmes psychologiques dans la toute petite enfance (forclusion du Sein-de-la-Mère et forclusion du Nom-du-Père) qui ont été la cause de ma schizophrénie ! ou encore : c’est l’inconscient des parents qui est la cause infantile à l’adolescence ou au début de l’âge adulte de la schizophrénie de leur enfant ! Les médicaments suspendent la maladie mais ne la guérissent pas. Au mieux ceux-ci suppriment le malheur jamais ils ne font le bonheur. Seule une relation humaine telle que la sexualité ou l’amour peut guérir de la schizophrénie. Avis de mon ancienne psychologue clinicienne de mon ancien Service d’accompagnement à la vie sociale (SAVS) de mon ancien hôpital privé psychiatrique de jour au sujet de mon histoire psychiatrique : votre parcours est unique. Pour en savoir plus sur ma schizophrénie et sa guérison prière soit de visiter ce blog en construction soit d’acheter mon livre lorsqu’il sera paru en 2008.”

  • #2

    Sig ZEN (dimanche, 13 août 2017 00:24)

    Bonjour,

    Je vous informe que mon blog auquel j’ai fait allusion dans le précédent commentaire sur ce présent site a changé aussi bien de titre que d’adresse, lesquels sont devenus actuellement les suivants : Sig Zen – SCHIZO BUÉRI - Tomes I à VII : http://schizo-gueri.livehost.fr.

    Bien cordialement à vous,

    Sig ZEN

  • #3

    SolUsagersPsy (vendredi, 24 juillet 2020 12:11)

    Il est super votre blog, Sig ZEN ! :-) Merci de l'avoir partagé.