Les Groupes d'Entraide Mutuelle (GEM)

 

Les Groupes d’Entraide Mutuelles (GEM) sont des associations portées par et pour des usagers en santé mentale ; ils reposent sur le principe de pair-aidance. Souvent implantés au cœur de la ville, ils permettent de se retrouver, de s’entraider, d’organiser des activités visant au développement personnel, de passer des moments conviviaux et de créer des liens.

 

Ce sont des espaces pensés et organisés au quotidien par les adhérents eux-mêmes, avec l’aide d’animateurs salariés et bénévoles. Par ailleurs, ils n’ont pas vocation à informer ou à soigner. Même s’ils permettent souvent de renseigner ou d’orienter les usagers ou les proches.

 

Chaque structure est dotée d'un local d'une surface comprise entre 80 et 150 m² incluant une cafétéria, un personnel d'encadrement salarié dénommé « animateurs » et organise une série d'activités qui vont de simples échanges à des ateliers thématiques (activités artistiques comme la peinture, la sculpture, le théâtre, la photographie… ateliers informatique… ateliers de cuisine, de relaxation… ateliers d’écriture…), réunions festives, sorties culturelles, loisirs, voyages ou toute autre activité spécifique entrant dans le cadre de leur projet d'entraide.

 

À la différence des hôpitaux de jour ou des CMP, les activités se déroulant dans les GEM sont largement portées par les adhérents eux-mêmes, suivant leurs envies et leurs possibilités. Il n'y a ni psychiatre, ni psychologue, ni thérapeute, même s’il peut y avoir des animateurs salariés non usagers. Les GEM sont des lieux non médicalisés. Cela permet aux adhérents de se responsabiliser et de reprendre une confiance en soi souvent fortement ébranlée par les difficultés rencontrées par les personnes souffrant de troubles psychiques.

 

L'innovation des GEM tient à ce que pour la première fois des personnes présentant un handicap psychique et/ou cognitif ont été invitées par les pouvoirs publics à se responsabiliser en prenant une part active à la définition et à l'organisation d'un projet les concernant : le projet d'entraide du GEM dont ils peuvent librement fixer les modalités.

 

Les attentes étant importantes, environ 350 GEM ont été créés en dix ans, regroupant plus de 15.000 adhérents sur toute la France. Cf. annuaire et carte des GEM en France sur le site du PSYCOM.

 

Historique du mouvement


Apparus officiellement en 2005, ils sont en réalité les petits frères des clubs d’usagers (mis en place dans certains hôpitaux psychiatriques dès la fin de la seconde guerre mondiale – cf par exemple l’hôpital de Saint Alban, haut lieu de la psychothérapie institutionnelle), clubs où les patients réapprenaient à assumer des responsabilités (tenir le bar, aider à la préparation d’un repas ou d’une fête, participer à la rédaction d’une revue, accueillir les nouveaux arrivants…), ou à pratiquer des activités ensemble, parfois en lien avec l’extérieur (le village d’à côté…), ce qui permettait de créer des liens sociaux.

 

L’objectif premier des GEM est de lutter contre l'isolement de personnes souffrant de troubles psychiatriques. Ont été progressivement également accueillis les personnes souffrant de troubles cognitifs dus à des traumatismes crâniens, des AVC (Accidents Vasculaires Cérébraux) ou toute lésion cérébrale acquise.

 

En 2005, avec la circulaire du 29 août, l’Etat a posé un cahier des charges, avec un certain nombre de principes, auxquels il ne peut être dérogé sous peine de remettre en cause les objectifs du dispositif. Principes qui ont été clarifiés avec une autre circulaire, celle du 30 mars 2007.

 

Financement et pilotage

Compte tenu de la fragilité des personnes en situation de handicap psychique et/ou cognitif, le GEM doit être parrainé par une autre association dotée d'une compétence gestionnaire. Ce peut être une association d'usagers, de familles, toute association œuvrant dans le champ de la santé mentale ou un établissement de santé mentale.

 

La démarche reconnaît les trois grandes associations d’usagers en psychiatrie – l'Union Nationale des Amis et Familles de Malades Psychiques (UNAFAM), Santé Mentale France et la Fédération Nationale des Associations d’usagers en Psychiatrie (FNAPSY) – car, non seulement elles sont à l’origine de l’idée des GEM, mais ces derniers sont fédérés par une ou plusieurs d’entre elles.

 

Le cahier des charges mentionne néanmoins que les GEM parrainés doivent progressivement prendre en charge eux-mêmes les tâches dont s'acquittent présentement leurs associations parraines afin de parvenir à une pleine et entière autonomie.

 

Au regard de la loi et des deux circulaires qui l’accompagnent, l’aide financière de l’Etat (24 millions d'euros en 2010) a pour objectif à la fois de trouver un local, d’employer des animateurs et de mettre en place des activités tout au long de l’année.

 

La convention de financement est signée entre l’association constitutive du GEM et l’ARS. En 2012, le financement des GEM est principalement assuré par les ARS (90 % du financement).

 

La circulaire ne stipule aucun engagement de la part de la personne qui fréquente le GEM, c'est un lieu ouvert, convivial, dans lequel les personnes se retrouvent autour d'un projet commun.

 

 

Quelques vidéos...

GEM "Le passage" (Paris 6ème)

GEM "La maison de la vague" (Paris 20ème)

GEM "La tortue qui trotte" (Rambouillet)

GEM "Le bout du tunnel" (La Roche sur Yon)

GEM "Horizons" (Albi)

GEM "Entraide et renaissance" (La Rochelle)

GEM "La maison bleue" (Perpignan)

GEM "Phénix" (Cannes)

GEM "Le nouveau cap" (Nantes)

GEM "Gemotion"